Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/169

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et s’en fait un miroir qui présente à sa vue
l’image de tous ses défauts.

Car enfin travailler, dormir, manger et boire,
et mille autres nécessités,
sont aux hommes de Dieu, qui n’aiment que sa gloire,
d’étranges importunités.

Oh ! que tous ces besoins ont de cruelles gênes
pour un esprit bien détaché !
Et qu’avec pleine joie il en romproit les chaînes
qui l’asservissent au péché !

Ce sont des ennemis qu’en vain sa ferveur brave,
puisqu’ils sont toujours les plus forts,
et des tyrans aimés qui tiennent l’âme esclave
sous les infirmités du corps.

David trembloit sous eux, et parmi sa tristesse,
rempli de célestes clartés :
" Sauvez-moi, disoit-il, du joug qu’à ma foiblesse
imposent mes nécessités. "

Malheur à toi, mortel, si tu ne peux connoître