Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/236

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au-devant de tout autre emploi,
et quoi qu’ailleurs il voie, il apprend à s’en taire,
à force de penser à soi.

Si tu veux donc monter jusqu’au degré suprême
de la haute dévotion,
ne censure aucun autre, et fixe sur toi-même
l’effort de ton attention.

Pense à toute heure à Dieu, mais de toutes tes forces ;
pense à toi de tout ton pouvoir,
et de l’extérieur les flatteuses amorces
ne pourront jamais t’émouvoir.

Sais-tu, quand tu n’es pas présent à ta pensée,
où vont sans toi tes vœux confus ?
Et vois-tu ce que fait ton âme dispersée
quand tu ne la regardes plus ?

Quand ton esprit volage a couru tout le monde,
quel fruit en peux-tu retirer,
s’il est le seul qu’enfin sa course vagabonde
néglige de considérer ?

Veux-tu vivre en repos, et que ton âme entière
s’unisse au monarque des cieux ?