Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/307

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mais je sais fortement éprouver la constance
qu’ils portent dans le cœur.

Ainsi tu dois tenir mes paroles bien chères,
les écrire en ce cœur, souvent les repasser :
quand la tentation viendra t’embarrasser,
elles te deviendront pleinement nécessaires.
Tu pourras y trouver quelques obscurités,
et ne connoître pas toutes mes vérités
dans ce que t’offrira la première lecture ;
mais ces jours de visite auront un jour nouveau,
qui pour t’en découvrir l’intelligence pure
percera le rideau.

Je fais à mes élus deux sortes de visites :
l’une par les assauts et par l’adversité,
l’autre par ces douceurs que ma bénignité
pour arrhes de ma gloire avance à leurs mérites.
Comme je les visite ainsi de deux façons,
je leur fais chaque jour deux sortes de leçons :
l’une pour la vertu, l’autre contre le vice.
Prends-y garde : quiconque ose les négliger,
par ces mêmes leçons, au jour de ma justice,
il se verra juger.