Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/348

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qu’il en faut bénir Dieu, sans qui l’homme n’a rien :
comme tout vient de moi, j’en veux toute la gloire :
je veux un plein hommage, un cœur passionné,
et qu’on me rende ainsi tout ce que j’ai donné.

C’est par ces vérités qu’est soudain mise en fuite
la vanité mondaine avec toute sa suite,
et fait place à la vraie et vive charité ;
c’est ainsi que ma grâce occupe toute une âme,
et lors plus d’amour-propre et plus d’anxiété,
plus d’importune envie et plus d’impure flamme :
de tous ses ennemis cette âme vient à bout
par cette charité qui triomphe de tout.

Par cette charité ses forces dilatées
ne sont plus en état de se voir surmontées ;
mais je te le redis, saches-en bien user ;
ne prends point hors de moi de joie ou d’espérance :
je suis cette bonté qu’on ne peut épuiser,
mais qui ne peut souffrir aucune concurrence ;
je suis et serai seul durant tout l’avenir
qu’il faille en tout, partout, et louer, et bénir.