Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE X.

qu’il y a beaucoup de douceur à mépriser le monde pour servir Dieu.


J’oserai donc parler encore un coup à toi :
mon silence n’est plus un respect légitime ;
je ne puis me taire sans crime ;
je dois bénir mon Dieu, mon Seigneur et mon roi.
J’irai jusqu’à ton trône assiéger tes oreilles
du récit amoureux de tes hautes merveilles ;
j’en ferai retentir toute l’éternité ;
et je veux qu’à jamais mes cantiques enseignent
quelles sont les douceurs que ta bénignité
ne montre qu’à ceux qui te craignent.

Mais que sont ces douceurs au prix de ces trésors
qu’à toute heure tes mains prodiguent et réservent
pour ceux qui t’aiment et te servent,
et qui du cœur entier te donnent les efforts ?
Ah ! ces ravissements, sans borne et sans exemple,
s’augmentent d’autant plus que plus on te contemple ;
nous n’avons rien en nous qui les puisse exprimer ;