Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/356

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Toutes tes volontés doivent être soumises
purement à mon bon plaisir,
jusqu’à ne souhaiter en toutes entreprises
que les succès que je voudrai choisir.

Tu ne dois point t’aimer, tu ne dois point te plaire
dans tes propres contentements ;
tu dois n’être jaloux que de me satisfaire,
et d’obéir à mes commandements.

Quel que soit le desir qui t’échauffe et te pique,
considère ce qui t’en plaît,
et vois si sa chaleur à ma gloire s’applique,
ou s’il t’émeut par ton propre intérêt.

Lorsque ce n’est qu’à moi que ce desir se donne,
qu’il n’a pour but que mon honneur,
quelque effet qui le suive, et quoi que j’en ordonne,
ta fermeté tient tout à grand bonheur.

Mais lorsque l’amour-propre y garde encor sa place,
quoique secret et déguisé,
c’est là ce qui te gêne et ce qui t’embarrasse,
c’est ce qui pèse à ton cœur divisé.