Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/357

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Défends-toi donc, mon fils, de la première amorce
d’un desir mal prémédité ;
n’y prends aucun appui, n’y donne aucune force
qu’après m’avoir pleinement consulté.

Ce qui t’en plaît d’abord peut bientôt te déplaire,
et te réduire au repentir,
et tu rougiras lors de ce qu’aura pu faire
cette chaleur trop prompte à consentir.

Tout ce qui paroît bon n’est pas toujours à suivre,
ni son contraire à rejeter ;
l’ardeur impétueuse à mille erreurs te livre,
et trop courir c’est te précipiter.

La bride est souvent bonne, et même il en faut une
à la plus sainte affection ;
son trop d’empressement la peut rendre importune,
et te pousser dans la distraction.

Il te peut emporter hors de la discipline,
sous pretexte de faire mieux,
et laisser du scandale à qui ne l’examine
que par la règle où s’attachent ses yeux.