Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/450

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et je ne craindrai point sur cette confiance,
pour grands que soient les maux qu’il me faille endurer.

Cependant derechef que faut-il que je die ?
Ton saint vouloir soit fait, ton ordre exécuté.
Perte de biens, disgrâce, opprobre, maladie,
tout est juste, Seigneur, et j’ai tout mérité.

C’est à moi de souffrir, et plaise à ta clémence
que ce soit sans chagrin, sans bruit, sans m’échapper,
jusqu’à ce que l’orage ait moins de véhémence,
jusqu’à ce que le calme ait pu le dissiper !

Ta main toute-puissante est encore aussi forte
que l’ont sentie en moi tant d’autres déplaisirs,
et peut rompre le coup que celui-ci me porte,
comme elle a mille fois arrêté mes soupirs.

Elle qui de mes maux domptant la barbarie,
a souvent des abois rappelé ma vertu,
peut encor de ceux-ci modérer la furie,
de peur que je n’en sois tout à fait abattu.

Oui, ta pitié, mon Dieu, soutenant mon courage,