Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/559

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Ne dédaigne pas lors ces actions plus basses
où le corps s’exerçant l’âme en a tout le fruit,
ces emplois du dehors où tu te sens conduit
par un doux reste de mes grâces.
Attends en patience, attends l’heureux retour
qui du plus haut du ciel rappelant mon amour,
reportera chez toi les biens de ma visite ;
et ne murmure point de cette aridité
qui saisissant ton cœur sitôt que je le quitte,
le tient comme en exil dans son infirmité.

Il est mille actions pour cette mauvaise heure
qui peuvent adoucir et tromper ton chagrin,
attendant que je vienne et qu’il me plaise enfin
rétablir chez toi ma demeure.
Je viendrai t’affranchir de tes anxiétés,
et de tant de travaux pour mon nom supportés
une solide joie éteindra la mémoire ;
je me conformerai moi-même à tes souhaits,
et te ferai goûter, pour essai de ma gloire,
le calme intérieur d’une céleste paix.

J’ouvrirai devant toi le pré des écritures,
afin qu’à cœur ouvert tes saints ravissements
y courent le sentier de mes commandements
avec des intentions pures.
Alors, perçant de l’œil toute l’éternité,