Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3 r, V 1 1 1 ÉTUDE

Par on mon sang emporte et ma vie et mes maas.»

Noires dmnités, qui tournez mon fuseau,

Vous faut-il tant prier pour un coup de ciseau*?

Mais Rosidor est fort dépassé par le traître Peinante :

Sortez de vos cachots, exécrables furies...

Ouvre du moins, ton sein, terre, pour m'enfrloutir ;

N'attends pas que Mercure avec son caducée

M en fasse après ma mort l'ouverture forcée

Coule, coule, mon sang : en de si prands malheurs,

Tu dois ave raison me tenir lieu de pleurs.

Ne verser désormais que des larmes communes,

C'est pleurer lâchement de telles infortunes...

toi, qui, secoodant son courage inhumain.

Loin d'orner ses cheveux, déshonores sa main,

Etécrable instrument de sa brutale rage, '

Tu devais pour le moins respecter son image-...

A qui Pymante adresse-t il cette apostrophe magoifiquemeat tragique? A l'aiguille de Dorise, qui lui a crevé l'œil 1 La situa- tion de Pymante est lamentable, mais sou mouologue a soixaute- dix vers : c'est une compensation.

On regrette de trouver la tragédie où elle ne devrait pas être, mais comment méconnaître que ce soient là des accents tragiques"? Longtemps après, la fière Emilie s'écriera, défiant Auguste:

Si j'ai séduit Ginna, j'en séduirai bien d'autres 2. •

Mais Dorise, qui n'est point Emilie, avait déjà dit à Pymante:

Si ta ne crains mes bras, crains de meilleures armes, Crains tout ce que le ciel m'a départi de charmes : Tu sais quelle est leur force, et ton cœar I4 ressent; Crains qu'elle ne m'assure un vengeur plus puissant. Ce courrouï. dont tu ris, en fera la ronquète De quiconque à ma haine exposera ta fêle. '^«'V De qaiconqoe mettra ma veng^aee en mon chois*.

��1. Clitan^lre, 1, 9.

2. Clitanirc, 11, 1; lY, 1,

3. Cinm, V, 2.

4. CUtandre. ill. 5.

�� �