Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

INTRODUCTION 61

leur devoir. Un peu gêné par ce voisinage, il fait son devoir aussi sans doute, mais à sa manière, qui n'est pas héroïque. Malgré tout, si on ne peut l'adiiiirer, on Taime, « ce roi si plein de sens et d'équité, image de la royauté de Salonion, par sa modération, par sa connaissance des hommes, par sa justice ingénieuse' «.M. Nisard remarque que don Fernand est, avec le Félix de Pobjeucte et TAristie de Sertorius, le type le plus adouci de ce mélange de la vérité historique et de la vérité bourgeoise, qui est un des vices du théâtre espa- gnol. Mais don Fernand n'a pas ces sentiments bas, dont Félix rougit, en les confessant, et qu'étalera plus tard, avec une trivialité si ingénue, le Prusias de Nicomède. Aux prises, comme eux, avec de sérieux embarras, il en sort plus digne- ment. Ce rôle de demi-caractère n'est pas déplacé dans un drame où la vertu tragique la plus haute est suffisamment réprésentée par cette trmité de héros : don Diégue, Rodrigue. Chimène.

��IV

��L H'EROISMB ET LA PASSION DON DIÈGUE — RODRIGUE— CHIMÈN».

Bien qu'il ait certains traits d'un capitan de tragi-comédie, et qu'à certains moments il semble assez pioche parent du matamore de ïlllusion comique, don Gorinas est inséparable de don Diègue, dont sa jactance emphatique fait valoir la mâle simplicité. C'est cette jactance pouitant qui a choqué la délicatesse trop scrupuleuse de Vauvenargues. Il cite les vers fameux de la querelle :

Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir... II apprendrait à vaincre en me regardant faire'...

et ajoute, bien sévèrement : « 11 n'y a peut-être personne aujourd'hui qui ne sente la ridicule ostentation de ces paroles. Il faut les pardonner au temps où Corneille a écrit et aux mauvais exemples qui l'environnaieut ^. » Corneille a-t-il

1. Histoire de ta littérature française, t. II.

8. Cid, I, 3.

t. Riâtxion» critique* sur quelques poitei.

�� �