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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/252

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78 LE CID

à un point de satisfaction qui ne se peut exprimer. » Si l'on s* f reporte à la date de cette lettre, que semble coiifirmer lai lettre, déjà citée *, de Mondory à Balzac, le Cid n'aurait été re-f

f>résenté qu'au début de l'année 1637. Mais il n'est pas sûr que e chiffre de « quinze jours » soit ici d'une exactitude malh(i] matique. D'autre part, les frères Parfaict ne sont pas moinî afflrmatifs : « Le Cid fut représenté vers la fin de no- vembre 1636 2. » Il semble bien qu'il faille prendre un moyei terme, soit la fin de décembre 1636, car le privilège de la pre- mière édition ^ est du 21 janvier 1637 et l'achevé d'imprimej* du 23 mars. En tout cas, il est certain que la pièce fut jouée d'abord sur le théâtre du Marais.

Dans son Épilre familière au sieur Corneille (1637), Mairet reproche à Corneille de s'être trop pressé de faire imprimer le Cid : « Vous me direz peut-être, ou quelqu'un pour vous, que ce n'est pas tant la démangeaison de vous voir relier en vélin qui vous fit faire ce pas de clerc, comme le dessein de nuire à MM. les comédiens, qui d'abord ne reconnurent pas assez largement le bienheureux succès de votre pièce... Ro- drigue et Chimène tiendraient possible encore assez bonne mine entre les flambeaux du théâtre des Marais, s'ils n'eussent point eu l'effronterie de venir étaler leur blanc d'Espagne au grand jour de la Galerie du Palais... » Ce curieux document insinue en vain que tout le succès de la pièce est dû aux co- médiens, mais constate ce fait remarquable que les comé- diens avaient souvent à se plaindre de l'impression trop prompte d'un ouvrage, dont ils perdaient ainsi le privilège*. Du moins, il est certain que, cette fois, l'impression ne fut pas recueil de l'ouvrage : à la lecture, comme au théâtre, le succès du Cid fut éclatant. Sur ce point, les témoignages sont unanimes.

«Il est malaisé, dit Pellisson, de s'imaginer avec quelle approbation cette pièce fut reçue de la cour et du public. On ne se pouvait lasser de la voir, on n'entendait autre chose

��1. Voir p. 50.

2. Histoire du théâtre français, t. VI, p. 92.

3. Le Cid, tragi-comédie, chez Augustin Courbé, 1637, in-4<'. Les principales (ditions furent ensuite celles de 1637, in-12, chez Fr. Targa et Aug. Courbe; de 1639, in-4"', chez les mêmes; de 1642, in-12, chez Courbé et Pierre Le Petit; de 1644, in-i", chez Courbé, veuve Camusat et P. Le Petit. Toutes ces éditions oortent en tête : Le Cid, tragi-comeate. Celle de 1682, in-12, chez GuiU. de Luyne, Estienne Loyson et Pierre Trabonillet s'intitule; Le Cid, tragédie. Parmi les traductions anglaises, M. Picot en cite une de 1637 même ; parmi les imita- tions italiennes, une adaptation du Cid, de 1675, où sont supprimés les rôles d«  l'Infante et de don Arias, où Chimène s'appelle Isménia, et Elvire Linda.

t. Voyez le Théâtre français sotis Louis XIV, de M. Despou.

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