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CHAPITRE III La querelle du Gid.
��Si l'on élague quelques épisodes d*» peu d'importance, la' guerre de pamphlets qu'on est convenu d'appeler la querolle! du Cid peul. se diviser en quatre périodes. i|
Pendant la première période, fort courte, Corneille jouitl en paix de sa victoire incontestée ; le bruit des applaudisse-: ments couvre les timides murmures des envieux. On n'ose pas prendre ouvertement parti contre le triomphateur; du regard on interroge le cardinal, qui lui-même hésite.
Dès que parait l'Excuse à Ariste, l'occasion qu'on cherchait est trouvée. Alors commence une période beaucoup plus tumultueuse, une mêlée véritable, où le Franc-Comtois Mairet, fier de son. antique noblesse allemande et de sa Sophonisbe, écrite sept ans avant le Cid, précède le matamore Georges de Scudéry, ce gascon du Havre, après qui se glisse l'obscur Ciaveret.
La paix, une paix toute relative, semble renaître lorsque Scudéry porte le débat devant l'Académie, et que Corneille accepte, de guerre lasse, le jugement de ce tribunal littéraire. Mais, un peu apaisé au dehors, le trouble s'introduit dans le sein même de l'Académie, et c'est seulement après de laborieux efforts qu'elle met au jour ses Sentiments.
Dans l'intervalle de ces longues tergiversations, les hostilités avaient repris, plus vives que jamais. Pour y mettre fin, il fallut que le cardinal lui-même intervînt par l'intermédiaire de Boisrobert et imposât le silence aux combattants, que l'autorité de Balzac, favorable à Corneille, n'avait pu récon- cilier.
La querelle du Cid occupa donc toute l'année 1637, car la îettre décisive de Boisrobert à Mairet, est du 5 octobre 1637; elle est définitivement close par la publication des Sendmentê de l'Académie, qui parurent, au dIus tard, dans les premiers jours de l'année 1638. Par malheur. Corneille se taisait en même temps que ses adversaires, et l'on sait qu'il se tut longtemps.
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