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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/263

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, INTRODUCTION 8»

rageux à l'occasion, fidèle à ses amis*. On aurait ton de même de ne juger Scudéry que d'après les épigrammes de Boileau; ce prolixe écrivain a frappé çà el là, dans ses œuvres trop faciles, quelques vers pleins et virils, qu'on dirait xie Corneille; ce rodomont souvent ridicule ne laissait pas d'être parfois original. Le triomphe imprévu du Ciel était pour eux une défaite personnelle : Corneille s'avisait d'avoir du génie ; il importait d'y m.eltre ordre.

Du Mans, oil il était alors le commensal, et un peu, comme on disait alors, le « domestique » du comte de Belin, Mairet porta le premier coup à Corneille. La satire, composée de six stances, qu'il publia sous le nom de don Balthazar de la Verdad, portait ce titre peu sobre : L'auteur du vrai Cid espagnol à son traducteur français , sur une lettre en vers qu'il a fait imprimer, intitulée : Excuse à Ariste , où, après cent traits de vanité, il dit de lui-même :

Je ne dois qu'à moi seul toute ma renommée...

C'est la pièce qui se termine par ces vers d'un goût dou- teux : '*

lagrat, rends-moi mon Cid jusques au dernier mot. Après, tu connaîtras, Corneille déplumée, Que l'esprit le plus vain est souvent le plus sot, Et qu'enfin tu me dois toute ta renommée.

Il faut reconnaître que la réponse de Corneille n'est pas d'uD goût meilleur :

��Qu'il fasse mieux, ce jeune jouvencel

A qui le Cid donne tant de martel,

Que d'entasser injure sur injure.

Rimer de rage une lourde imposture.

Et se cacher ainsi qu'un criminel.

Chacun connaît son jaloux naturel,

Le montre au doigt comme un fou solenneL

Ce rondeau, on le regrette pour Corneille, ne peut être cité tout entier. Ainsi engagée, la querelle menaçait de se

1 . Voyez la tbèse de M. BUoa. Élude tw la vi> et les oeuvres '*f J. di Mairet. 1877.

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