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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/283

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INTRODUCTION 409

de Claveret, bien mort pourtant, et jusqu'à le comparer à Corneille. La comparaison était toute simple: Claveret et Cor- neille n'étaient-ils pas tous deux avocats?

C'était trop d'audace, et Mairet s'en repentit ; coup sur coup fondirent sur sa tête la Lettre du désintéressé au sieur Mairet, et V Avertissement au Besançonnais Mairet (1637), où Ton n'épargnait, ni ses ouvrages, ni son caractère, bon pourtant et fidèle à ses amis, ni même sa famille : « Celui que vous offensez s'est assis sur les fleurs de lys avant que Claveret portât le manteau, et vous n'êtes pas de meilleure maison que son valet de cbambre. » Ces attaques étaient plus que grossières, elles portaient à faux; toutefois les épigram- mes littéraires durent blesser plus profondément encore l'amour-propre de Mairet. Ne l'accusail-on pas plaisamment d'avoir causé la mort du libraire assez imprudent pour éditer Ja Çhryséide ?

��Ci-dessous gît Jacques Besogne Qui, s'étant mis trop en besogne Pour le beau poëte Jeau Mairet, Mourut à son très grand regret.

��A force de se prolonger, la querelle se faisait plus persoB- nelle et plus mesquine. Sait-on ce que Corneille se vit re- procber à son tour dans V Apologie pour M. Mairet contre les calomnies du sieur Corneille de Rouen ? D'abord les erreurs bisto- toriques et géographiques du Cid, ce qui était de bonne guerre; puis cet air commun, ces habits négligés qui le faisaient ressembler à un bourgeois de Rouen, au témoignage d'un contemporain : « Depuis dix ans qu'on l'a toujours vu dans la cour et dans le grand monde, Mairet a fait plus de dépense en honnêtes débauches et en habits que ne vaudra ûe votre vie cette magnifique charge, Monsieur l'avocat à la table de marbre de Rouen. » L'Apologie était couronnée par une interminable généalogie des Mairet, dont Corneille, tout fraîchement anobli, semblait devoir être ébloui.

Nous avons négligé volontairement plusieurs libelles, dont la plupart, d'ailleurs, ne témoignent guère que de la lassi- tude croissante du public, étourdi de tant de récriminations vaines : Epître aux poètes du temps sur leur querelle du Cid. — Examen de ce qui s'est fait pour et contre le Cid. — Le jugement du Cid, composé par un bourgeois de Paris, marguillier de sa paroisse. — L'accommodement du Cid et de son censeur.

Ce» libelles n'ont que peu d'importance dans cette dernière

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