Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/288

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m LE, CID

neille qui n'ait pas pris parti contre lui, chez Jean Rotrou. A

vrai dire, une intimité siélroile unissait les deux amis qu'il n'est point aisé de distinguer ce qui appartient à chacun d'eux. Ainsi Mé/ife, première pièce de Corneille, ressemble fort à V Hypocondriaque, première pièce de Rotrou. Rodrigue n'avait pas encore poussé son beau cri :

Paraissez, Navarrais, Maures et Castillans...

et déjà le Cléandre de V Heureux naufrage (1634), retrouvant Floronde, qu'il croit avoir perdue, s'était écrié dans un trans- port de joie vaillante :

Que le sort désormais arme toute l'Epire, Qu'il expose à mon bras quelque chose de pire. Que n'exécuterai-je avec ce beau second, Et de quel ennemi ne pâlira le front *?

C'est en 1636, l'année même du Cid, qu'un valet de capi- tan parlait, ironiquement, il est vrai, le langage de don Diègue :

Jamais traître que lui n'a fait rougir ce front; Il tache mou honneur, et jai part en 1 affront 2.

C'est en 1636 que le don Sanche des Deux Pucelles, ou- tragé dans son honneur, fait entendre cette plainte :

fortune ennemie,

Quel affront ai-je à craindre après cette infamie 3?

Seulement, ici, la situation est renversée, et :'est le vieux don Louis qui se bat pour son fils' ;

Ce bras est propre encore à servir mon courage ; Sa force passera la promesse de l'âge *.

1. Heureux naufrage, H, G. On retrouve dans cette pièce jusqu'aux tours fanti» Kers à l'auteur du Cia :

A qui possède on charma, il n'est rien d'impossibla U, 4)>

i. Amélie, III, 1.

3. Deux pucelles, 1, 4.

4. Ibid.. V, 4.

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