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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/291

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INTRODUCTION 111

Personne ne s'y trompa et ne pouvait, a vrai dire, s'y tromper. De bonne foi pourtant, Chevreau put croire qu'il avait corrigé l'un des plus visibles défauts du Cid, car il avait donné au rôle de l'infante une importance dramatique toute nouvelle. C'est l'intervention de l'infante qui fait le nœud de sa tragi-comédie. Pour rendre cette intervention naturelle e dramatique, il a donné à la princesse toujours hésitante de Corneille une passion ardente, qu'il met aux prises avec l'amour, non moins résolu, de Chimène. Celle-ci dit à Rodrigue, qui la conjure de ne pas « répandre de l'eau » en le voyant partir pour combattre l'infidèle :

Vous serez assuré d'en être le vainqueur,

S'il ne résiste pas plus longtemps que mon cœur.

��Quant à l'infante, elle brûle ouvertement pour le même Rodrigue :

S'il n'est roi de naissance, il l'est bien de mérite.

Rodrigue part, se bat et triomphe en l'espace de deux actes, pendant que le vieux don Diègue se lamente de ne pouvoir combattre à ses côtés :

��Maintenant, par malheur, ma vigueur me délaisse; Je n'ai presque plus rien, n'ayant plus de jeunesse, Sinon un peu de sang, mais de telle façon Que tout ce que j'en ai n'est plus rien qu'un glaçon.

C'est amsi que Chevreau continue Corneille ! Qui le croirait? il ose refaire le merveilleux récit de Rodrigue, et comment la refait-il !

��Ils nous serrent de près, nous forcent, nous atteignent; Les uns sont massacrés, et les autres les craignent; Tous sont au désespoir, chacun quitte son rang, Et, pâle, voit rougir la terre de son sang. Mais la nuit par bonheur, avecque ses ténèbres, Ficit leur entreprise et nos plamtes funèbres. Bref, Sire, on perdit tout parce qu'on craignit tout.

Mais Rodriçue transforme la défaite en victoire, et la mort

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