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INTRODUCTION m

« Je suis précisément comme Chimène pour cette place de chevau-Iégers ;

J'en demande l& place, et wains de l'obteaù;

•l j'y ajoute encore :

Mon unique souhait est de ne rien pouvoir..

« 11 est arrivé que le même jour j'ai pu être assurée, comme Chimène, de ne rien obtenir. M. de la Tour, Torcy, Vitry, si vous voulez, avec quatre-vingl mille francs comme nous.'l'a emporté :

La faveur l'a pu faire autant que le mérite :

Vous choisissant, peut-être on eût pu mieux choisir:

Mais le roi m'a trouvé plus propre à son désir *. »

Elle qui se nourrissait deg livres substantiels de Nicole elle devait faire exception pour le Traité de la Comédie (16o9) où les critiques ne sont pas épargnées au Cid 2. Disciple mala- droitement zélé de Port-Royal, le prince de Conti, cet ancien frondeur devenu dévot, jugeait avec rigueur Rodrigue, amou- reux et duelliste, double crime à ses yeux. « Rodrigue n obtiendrait pas le rang qu'il a dans la comédie, s'il ne l'eût mente par deux duels, en tuant le comte et en désarmant don Sanche; et si l'histoire le considère davantage par le nom de Cid et par ses exploits contre les Maures, la comédie 1 estime beaucoup plus par sa passion pour Chimène et par ses deux combats particuliers. Le récit même de la défaite des Maures y est fort ennuyeux et peu nécessaire à l'ouvrage étant cerlam qu'il n'y avait nulle rigueur en ce temps-là contre les duels, et n'y ayant pas d'apparence que la sévérité du roi de Castille fût si grande en cette matière, contre la coutume de son siècle, qu'il n'en pût bien pardonner deux par lour, même sans le prétexte d'une victoire aussi importante ». » Mais quoi! Rossuet lui-même, dans ses Maximes sur la co- iHéaie, n allait-il pas jusqu'à juger le Cid un dangereux spec-

1. Lettres à Guitaut, 26 janvier et 9 février 1683.

1. Chapitres vi et vu.

8. Traité de la comédie et des spectacles selon la tradition de l'Église. iW

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