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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/351

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ACTE I, SCÈNE III m

Euflji, pDur ôpargner les discours superflus, Vous êtes aujourd'hui ce qu'autrefois je fus. Vous voyez toutefois qu'en cette concurrence Un monarque entre nous met quelque différence.

LE COMTE.

Ce que je méritais, vous l'avez emporté. Î15

D. DIÈGUE.

Qui l'a gagné sur vous l'avait mieux mérité.

LE COMTE.

Qui peut mieux l'exercer en est bien le plus digne.

D. DIÈGUE.

En être refusé n'en est pas un bon signe.

LE COMTE.

Vous l'avez eu par brigue, étant vieux courtisan.

D. DIÈGUE.

L'éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan. i20

LE COMTE.

Parlons-en mieux, le Roi fait honneur à votre âge.

214. Var. Un monarqne entre nous met de la différence. (1637-6*.)

La leçon définitive quelque différence est beaucoup plus énergique. De roénie, met vaut mieux que fait, loi^ution plus usitée aujourd'hui.

Mon peuple anra des yeu-t ponr connaître son roi.

Et mettra différence entre un tyran et moi. (Pertharile, 1366.)

Le mouvement de la scène s'accélère et le ton s'échauffe : las des hauteuri dn comte, don Diègue montre quelque impatience à son tour.

217. Bien, en ces sortes de phrases, ajoute à Ténergie de l'affirmation, et équivaut à assurément. — « Quelle plus grande honte y a-t-il, d'être refusé du poste que l'on mérite, ou d'y être placé sans le mériter ? » (La Bruyère, De la Cour.)

218. En être refusé, construction remarquable, qui reparaîtra au vers 1538.

Oni, ce cœur ainsi libre, ainsi désabosé.

Ne peat, qaoi qu'il demande, en être refusé. (Imitation, lU, 1403 )

220. Fut mon seul partisan ; remarquez ce mot de partisan appliqué à un* chose. Corneille a retrouvé les mêmes accents et presque les mêmes expressionn pour se rendre justice à lui-même :

Je ne dois qa'à m^^i seni tonte ma renommée

Et mes vers en tons lienx sont met leult partisans. {Excuse d Ariite.)

Ml. Var. l'wloiu-ea mieux, le Roi fait l'bonoear à votre Age. [16U, ia-4*.)

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