Aller au contenu

Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

i»4 LE CID

Qui ne craint point la mort ne craint point les menaces : J’ai le cœur au-dessus des plus fieras dis?;ràces; Et l’on peut me réduire à vivre sans bonheur, 395

Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur.

��SCÈNE IL LE COMTE, D. RODRIGUE.

D. RODRIGUE.

A moi, Comte, deux mots.

LE COMTB.

Parle.

D. RODRIGUE.

Ote-moi d’un doute.

��ilM. Var. Je m’étonne fort oea de menaceg pareilles :

Dans iei plas grands p«riU je faii plas de merreillei; Et qaaDd i’honnenr y va, les plus craels trépas Présentés à mes yeux ne m’ébranleraient pas. (163746 )

Gei maiimes abondent dans le théâtre tragique :

Quelque effort violent qui nous puisse assaillir; Pouvant souffrir la mort, on peut ne point faillir.

(Rotrou, Innoe. InUdélité, U\, 1.

Qui iait bien mourir, sait vaincre toute chose.

(Id. Hercule mourant, U, 4.)

Ceini qui peut mourir peut yaincre tous malheurs

{Id. Belle Alphrède, I. i.

Corneille lai-mème fait dire à Rodelinde dans Pertharite :

Qui ne craint point la mort, craint peu, quoi qu’il ordonne. (Il S.)

396. Les deux derniers vers ont quelque chose d’un peu trop symétrique et monotone; mais la pensée est belle, et complète ce fier portrait du grand sei- gneur inflexible. — Sur résoudre, pris activement, voyez la note du vers 49, et le vers 389.

397. Voyez la scène analogue de Castro, dans l'Introduction, p. 26. Un acteur célèbre, dans un poème curieux, mais assez médiocrement versifié, sur la récitation dramatique, Samson, a donné quelques conseils utiles relatifs à la diction :

Rodrigue d’un affront veut obtenir vengeance.
Ira-t-il défier le comte avec fracas.
En secouant ia tête, en agitant les bras ?
Non. songez-y. plus tard, c’est le Cid qu’on le nomme :
Dés son premier comoat. Rodrigue est un grand homme.
Trop d’agitation derèl- de l’effioi.
Et Ton lait moins de dmil quand on e.it sûr de aoL.
On a va des acteurs, il ui en souvient encore,
A’ectei dans le Cid des airs de matamore:
Ils changeaient ies dèfis en de bruyants débat»,
Et Rodrigue criait en disant : • Parlons bas ! •