Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/399

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE in, SCÛiNE III 225

Qu'assez souvent le crime échappe à sa longueur;

Son cours lent et douteux fait trop perdre de larmes. *8f)

Soutirez qu'un chevalier vous venge par les armes :

La voie en est plus sûre et plus prompte à punir.

��C'est le dernier remède ; et, s'il y faut venir,

Et que de mes malheurs cette pitié vous dure,

Vous serez libre alors de venger mon injure. 790

D. SANCHE.

C'est l'unique bonheur où mon âme prétend, Et, pouvant l'espérer, je m'en vais trop content.

��SCÈNE III. CHIMÈNE, ELVIRE.

CHIMÈNE.

Enfin je me vois libre, et je puis sans contrainte De mes vives douleurs te faire voir l'atteinte; Je puis donner passage à mes tristes soupirs; 796

Je puis t'ouvrir mon âme et tous mes déplaisirs. Mon père est mort, Elvire, et la première épée

784. Var. Qne bien sonvent le crime échappe a sa longnenr. (1637-56.)

Rotrou a dit :

La justice irritée ouvre tard ses aiimes.

Mais, qnand son bras enfin s'appliqne au châtiment,

Il répare le temps psu- l'excès du tourment, {hmocente Infidéliti, v. 4.)

Mais le personnage de Rotrou parle en philosophe ; don Sanche parle en che- valier, dédaigneux des lenteurs de la procédure, et plus disposé à trancher lei difOrultés par la force.

786. Un cavalier ; voyez la note du vers 84. Les éditions de 1637, in-4'>, 1638, 1639 et 1644 donnent: un chfvalier.

789. Vous dure, persiste dans vrtre âme.

Ah! méritez, mon fils, que cet amour vous dure !(RotTaxt,Venceilas, 1,1.)

Ces vers annoncent et préparent la scène finale du IV» acte.

791. Où, auquel ; voyez le vers 289. — Avant les deux scènps pathétiques qui vont suivre, cette petite scène, qui tient le milieu entre la tragédie et la comédie, est bien placée comme contraste.

794. Atteinte, dans le sens de blessure morale, se trouve déjà au vers 292.

795. Sur la valeur, si affaiblie, du mot déplaisir, voyez la note du vers 116 et !• vers 139. — Ouvrir a ici le sens de découvrir, dévoiler :

Parlez, dav, et sans peine ouvres-moi vos secrets.

(Rotrou, Yeneeslai ,111, 2.)

7t7. « J« n'ai jamais conçu pourquoi ia<2«mtèr« épée du bonhomme Sjrpliu

8

�� �