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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/404

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230 LE CID

CBIUÈNE.

Je l'aTOue.

ELVIRE.

Après tout, que pensez-vous donc faire T

CHIMÈNE.

Pour conserver ma gloire et finir mon ennui. Le poursuivre, le perdre, et mourir après lui

SCÈNE IV. D. RODRIGUE, CHIMÈNE, ELVIRE.

D. RODRIGUE,

Eh bien! sans vous donner la peine de poursuivre, Assurez-vous l'honneur de m'empêcher de vivre. 850

CHIMÈNE.

Elvire, où sommes-nous ? et qu'est-ce que je voi? Rodrigue en ma maison ! Rodrigue devant moi!

D. RODRIGUE.

N'épargnez point mon sang : goûtez sans résistance La douceur de ma perte et de votre vengeance.

CHIUÈNE.

Hélas!

847. Sur ennui, très fort ici; Toyei la note du vers 448. . , . . ,

848. « Ce vers eicellent renferme toute la pièce, et répond à toutes les critiques qu'on a faites sur le caractère de Ghiraène. >- (Voltaire.) Il est yrai que Voltaire fait suivre l'éloge d'une critique qui le détruirait; il affirme que ce beau vers, où il voit avec raison l'unité du drame « est dans l'espagnol », et insinue que, par suite, le Cid n'a rien d'original. C'est le contraire qui est vrai: Corneille a pris à l'Espagnol l'idée première, mais l'a façonnée a sa manière, et l'a frappée en un vers sublime, que l'Espagnol n'eût pas écrit.

849. Sur la scène correspondante dans l'espagnol, voyez 1 Introduction, p 28 « J'ai remarqué aux premières représentations, qu'alors que ce mallien- reui amant se présentait devant Chimène, il s'élevait un certain frémissement dans l'assemblée, qui marquait une curiosité merveilleuse et un redoublemen» d'attention pour ce qu ils avaient à se dire dans un état si pitoyable. • (Gorneillfi. Examen du Cid.) . , , ■ »

850. Avec Voltaire on peut trouver qae m'empêcher de vivre, est une expresam languissante.

Yar. Soûlez-vons du plaisir de m'empêcher de vivre. (1637-44, ln-«« et M-M.) Var. Soûlez-vons du désir de m'empêcher de vivre. (1666 ia-lS.) m. Ym, saut t, pour voit; voyez la note du vers 771.

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