Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/419

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khi que me dites-vous?

��ACTE m, sCEiNE VI 24S

L'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir.

D. RODRIGUE. D. DIÈGUE.

Ce que tu dois savoir. i06'^

D. RODRIGUE.

Mon honneur offensé sur moi-même se venge,

Et vous m'osez pousser à la honte du change!

L'infamie est pareille, et suit également

Le guerrier sans courage et le pertîde amant.

A ma fidélité ne faites point d'injure; 1065

Souffrez-moi généreux sans me rendre parjure :

Mes liens sont trop forts pour être ainsi rompus;

Ma foi m'engage encor si je n'espère plus,

Et, ne pouvant quitter ni posséder Chimène,

Le trépas que je cherche est ma plus douce peine. 1070

D. DIÈXÎDE.

n n'est pas temps encor de chercher le trépas : Ton prince et ton pays ont besoin de ton bras. La flotte qu'on craignait, dans ce grand fleuve entrée. Vient surprendre la ville et piller la contrée.

Mais Rodrigue, Sérere, Camille et Mitbridate ne se laissent pas persuader et continuent d'aimer avec passion.

1059. Var. L'amour n'est qn'an plaisir, et llioaaear on deroir. (1C37-5S.)

« Il fallait dire : Famour n'est ^u'un plaisir, Vhonneur est un devoir ; car n'est que ici ne régit pas un devoir ; autrement il semblerait que, contre son intention, il les voulût mépriser l'un et l'autre. » (Académie.) Il est piquant de ^oir l'Académie dicter ainsi un vers à Corneille, et Corneille l'accepter, quoique K sens du vers critiqué fut très clair.

1062. Change pour changement , surtout en amoar :

ITappelle point amoar nn cAan^e inévitable. {Médée, 819.) Quoi I vous appelez crime on change raisonnable. {Horace, 155.)

Ménage approuvait ce mot en poésie; Montaigne en avait fait usage dans la prose ; mais la critique de l'Académie indique que change en ce sens commen* çait à tomber en désuétude.

1070. Ce beau couplet se termine sur une pointe de galanterie asseï fade : l'amant de Chimène est aussi, comme on disait alors, « son mourant », et parle trop du trépas dont Chimène s'obstinera toujours à lui refuser la satisfaction. Mais le sentiment est si vrai dans les vers qui précèdent, que celui-ci passe ina- wrçu.

1073. Ce grand fleuve, c'est le Guadalquivir, l'ancien Bétis, qui précisémen* «'appelle en arabe Oued-el-Kébir, c'est-à-dire le grand fleuve. Il passe à Cor- doue et à Séville, qui est située sur la rive gauche, à 76 kilomètres de San- Larar de Barameda, où le fleuve se jette dans l'Océan, après un cours d'enviroa MO kilomètre*.

\ar. Vleat sarpreodre la vlile et pUUr la contrte. (16n-5«.)

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