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ACTE QUATRIEME

��SCÈNE I. CHIMÈNE, ELYIRE.

CHIMÈNE.

N'est-ce point un faux bruit? Le sais-tu bien, Elvire?

ELVIRE.

Vous ne croiriez jamais comme chacun l'admire,

Et porte jusqu'au ciel, d'une commune voix,

De ce jeune héros les glorieux exploits.

Les Mores devant lui n'ont paru qu'à leur honte; HOn

Leur abord fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte,

Trois heures de combat laissent à nos guerriers

Une victoire entière et deux rois prisonniers;

La valeur de leur chef ne trouvait point d'obstacles.

CHIUÈNE.

El la main de Rodrigue a fait tous ces miracles? 1110

ELVIRE.

De ses nobles efforts ces deux rois sont le prix :

llOi. « Ce combat n'est point étranger à la pièce; il fait, an contraire, on* partie du nœud, et prépare le dénouement en affaiblissant nécessairement la pour- suite de Cbimène et rendant Rodrigue digne d'elle. 11 fait, si je ne me trompe, souhaiter au spectateur que Cbimène oublie la mort de son père en faveur de «a patrie, et qu'elle puisse enfin se donner un jour à Rodrigue. » (Voltaire.)

1106. Leur abord, leur descente à terre; c'est le sens propre, mais plus rare, tandis qu'au vers 1087 nous avons »u abord pris dans le sens d'arrivée. — On sourit de cette promptitude, eiigée par la règle des vingt-quatre heures. Les Maures y ont mis vraiment quelmie bonne volonté: trois heures de combat! C'est le cas de rappeler ici le mot de rauriel sur les héros de Corneille, qui « travail- lent à l'heure *.

1110. Cbimène éprouve quelque plaisir à se faire répéter ce qa'elle sait déjk. Elle est de cœur avec Rodrigue, elle a vaincu les Maures avec lui, mais «e lent presque vaincue et désarmée en même temps qu'eux.

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