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ACTE V, SCÈNE V 289

��Mais, s'il était vaincu, je serais à don Sanche : Cette appréhension fait naître mon souhait. Que voi9-je, malheureuse ? Elvire, c'en est fait.

��SCÈNE V.

D. SANCHE, CHIMÈNE, ELVIRE.

D. SANCHE.

Obligé d'apporter à vos pieds cette épée... 1708

CHIUÈNE.

Quoi? du sang de Rodrigue encor toute trempée? Perfide, oses-tu bien te montrer à mes yeux, Après m' avoir ôté ce que j'aimais le mieux?

Éclate, mon amour, tu n'as plus rien à craindre : Mon père est satisfait, cesse de te contraindre. 1710

Un même coup a mis ma gloire en sûreté, Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté.

0. 8ANCHB.

D'un esprit plus rassis...

1705. Ce qui choque surtout Scudéry, c'est que ce doo Sanche, dont au début de la pièce, on avait yanté « l'éclatante vertu » joue ici un rôle piteux « dé- sarmé, sans blesser ni sans être blessé, et pour sauver sa vie contraint d'accepter cette honteuse condition qui l'oblige à porter lui-même son épée à sa maîtresse de la part de son ennemi. .. Scudéry juge .< cette procédure trop romanesque . Venant de lui, le reproche est grave. Il affirme que jamais homme de cceur ne Toudra vivre par cette voie. Don Sanche pourtant ne se croit pas déshonoré • il

obéit à un usage chevaleresque que Scudéry devait connaître. « Au lieu àue

la surprise qui trouble Chimène devait être courte, le poète l'a étendue jusqu'à dégoûter les spectateurs les plus patients, qui ne se peuvent assez étonner que ce don Sanche ne l'érlaircisse pas du succès de son combat avec une parole laquelle il lui pouvait bien dire, puisqu'il lui peut bien demander audience deuî ou trois fois pour l'en éclaircir. . (Académie.) — On peut accorder que la méprise est trop prolongée chez Corneille; mais elle produit des effets si dramatiques et si décisifs qu'on oublie cette légère invraisemblance. Voyez, d'ailleurs, dans l'in- troduction, la scène de la méprise chez Castro. Après l'avoir lue, on sert plus iodulgent pour l'artifice employé par Corneille.

Var. Madame, à vos fenoaz j'apporte cette épée. (1637-56.) « L'Académie avait dit : « On peut bien apporter une épée aux pieds de (luelqu'un, mais non pas aux genoux. « Critique puérile, que Corneille a pourtant accueillie.

1706. C« vers repète le vers 858 :

()w>il da Ma$ de mon pire eoeqr toute treiiipéc l

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