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BIOGRAPHIE DE CORNEILLE

��Soiivonez-vous qu'à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux.

Le tempsauxplus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes Règle nos jours et nos nuits : On m'a vu ce que vous êtes. Vous serez ce que je suis.

Cependant j'ai quelques charmes Qui sont assez éclatants Pour n'avoir pas trop d'alarmes De ces ravages du temps.

Vous en avez qu'on adore. Mais ceui que vous méprisez Pourraient bien durer encore Quand ceux-là seront usés.

Ils pourront sauver la gloire Des yeux qui me semblent doux, Et dans mille ans faire croire Ce qu'il me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle Ou j'aurai quelque crédit Vous ne passea-ez pour belle Qu'autant que je l'aurai dit.

Pensez-y, belle marquise, Quoiqu'un grison fasse effroi, Il vaut bien qu'on le courtise. Quand il est fait comme moi.

��Si l'on en croyait M. Edouard Fournier, cette dernière strophe aurait été ajoutée après coup et la pièce entière serait un fier plaidoyer, non pas en faveur du vieux Corneille, mais en faveur de la vieille M™e de Motteville. Oubliant trop son âge, celle-ci se serait présentée dans un salon, toute parée de feuilles de lierre, d'où cette ironique question d'une marquise jeune et mo- queuse : « Quelle est la plante qui sert de parure aux ruines ? •> La réponse était inévitable et dut blesser cruellement M""" de

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