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Page:Corneille Théâtre Hémon tome1.djvu/71

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ETUDE D'ENSEMBLE lvii

gens 1. » Le mot est cruel, et l'assimilation, d'une fatuité rare; mais un tel propos, venant d'un tel homme, est significatif. 11 faut Tavouer, d'ailleurs, Sia-ena méritait son triste sort: ce géné- ral des Partbes ne sait que

Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir*.

Orode, roi des Parthes, qui fait assassiner l'homme à qui il doit tout, est un Prusias dégénéré :

Un service au-dessus de toute récompense,

A force d'obliger, lient presque lieu d'offense 3.

Les amours de Pacorus et de Palmis nous laissent froids; seule, Eurydice, trop héroïne peut-être, en sa qualité d' « amante d'un héros », nous touche par sa dernière parole, vraiment cornélienne :

Non, je ne pleure pas, madame, mais je meurs*.

Suréna clôt la période qa'AgésHas avait ouverte, et la dernière pièce de Corneille est aussi l'une des plus franchement mauvaises qu'il ait écrites. On a pu exagérer la décadence; mais cette fois, plus de doute: la, décadence était là, indéniable, et Corneille lui même le comprit. Il vécut dix ans encore, mais ne donna plus rien au théâtre.

��VII

LES DERrtIÈRES ANNÉES (1674-1684).

Ce n'était point seulement la renommée toujours grandissante de l'auteur de Mithùdate {\61Z), qui réduisait au silence l'auteur de Suréna. Aux déceptions du théâtre les chagrins domestiques

1. Lettre à M. Minutoli, à Rouen, 15 décembre 1(J74.

2. Suréna, 1, 3.

3. Suréna, III, 1.

4. Suréna, V, 5.

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