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ACTE II, SCËiNE I 101

I appelle remords i amour de la pairie ! 46i)

^ar la haute vertu la gloire est donc ilélrie, ît ce n'est qu'un objet digne de nos mépris, Si de ses pleins efîets l'infamie est le prix?

e veux bien avouer qu'une action si belle

Donne à Rome bien plus que vous ne tenez d'elle; 470

♦lais commet-on un crime indigne de pardon.

^uand la reconnaissance est au-dessus du doM?

suivez, suivez. Seigneur, le ciel qui vous inspire :

Votre gloire redouble à mépriser l'empire,

fit vous serez fameux chez la postérité 475

\Ioins pour l'avoir conquis que pour l'avoir quitté.

t.e bonheur peut conduire à la grandeur suprême;

\Iais, pour y renoncer, il faut la vertu même,

i;t peu de généreux vont jusqu'à dédaigner,

\près un sceptre acquis, la douceur de régner. 480

Considérez d'ailleurs que vous régnez dans Rome, Où, de quelque façon que votre cour vous nonmae, Dn hait la monarchie; et le nom d'empereur. Cachant celui de roi, ne fait pas moins d'horreur. Ils passent pour tyran quiconque s'y fait maître, 485

♦68. « Celte phrase n'a pas la clarté, l'élégance, la justesse nécessaires. La vertu i.«t donc un objet digne de nos mépris, si l'infamie est le prii de ses pleins e!!'cts. Remarquez, de plus, qa'in/'amie n'est pas le mot propre. Il n'y a point d'infamie j renoncer à l'empire. » (Voltaire.) L'espression d'infamie peut, en elTet, sembler J'abord exagérée ; mais qu'on se souvienne des v. 410 et 417; on se convaincra jue Maxime répond simplement aux exagérations de Cinna par une interroga- tion ironique : « .\insi d' ne, demande Maxime, les pleins eiïcts de la vertu, c'est- à-dire la réalisation du généreux projet d'Auguste, suffiraient à le déshonorer? • La variante est un peu plus précise :

Si de «es pins hauts faits l'infamie est le prix. {15i3-56.)

471. Var. Mais ce n'est pas un crime indigne de pardon. (1543-56.)

475. C'est peut-être le seul exemple, dans le théâtre de Corneille, de chez prii 6gurément avec un nom abstrait.

476. « "Av [l'sv yàp rfit) tj xai Ixwv auTO -noir^ariz, £vôû;Ôtxtô; t â|xa àvÔpwTCMV 's'ffy), xai cnysfalkaraxoç. » (Diun Cassius, LU.)

479. Corneille emploie volontiers substantivement les adjectifs :

Parmi les gétiércux, il n'en va pas de même. (Nicomède, 1664.)

480. « Après un sceptre acquis; cet hémistiche n'est pas heureui ». (Voltaire. Pourquoi donc'? C'est une tournure vive, un pur latinisme, familier au ivn" siècle

Après mon père mort, je n'ai point à choisir, {Cld 1208.)

483. « Atà TaOta TOffoOTOv ttjç rjppavvîooç (x'îa'oç ol izakai "Pwjjiaîot l(j/;ov. » (Dion Cassius, LII.)

4'85. Passer pour, regarder comme. Voltaire, après Th<»-Nas Corneille, met le verbe au singulier, et explique : Il est un tyran, celui qui i«servit son pays. Le§ éditeurs qui l'ont suivi ont reproduit son erreur, et d'ingénieux commentateurs, Vis aue M. Merlet. ont du écrire : « Jl,„. oui est un tour beureui au'il faui

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