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ÎNTRODUCTIUN l5

liade, ou le Martyre sanglant de sainte Cécile^ tragi-comédie avec Aiœurs, par Nicolas Soret (1606); Cloiilde, reine de France^ par J>révot (16 14); le Martyre de sain'e Catherine, le Sairit Vincent, Je Saint Eustache de Jean Boissin de Gallardon (1617 et 10 18); le Martyre de saint Gervais,de François Chevreau, prêtre (1037), le Clovis le (jr and, premier roi chrétien, de l'Héritier Nouvel Ion (i638)^ Il est tel de ces essais dramatiques, comme la Sainte Agnès de Pierre Trotterel, sieur d'Aves (1615), où la puérilité du style le dispute à l'inconvenance des situations. D'ailleurs, il serait malaisé de déterminer avec précision lesquelles de ces pièces ont été jouées entre les murs des collèges, lesquelles sur la scène publique; car il semble bien que l'arrêt du P.'w- lement n'ait pas toujours été observé dans sa lettre. En tout cas, on ne s'interdisait point l'introduclion des épisodes reli- gieux dans les pièces profanes. C'est ainsi qu'on a pu signaler^ dans rAthénaîs, traj^'i-comédiede Mairet (1635), certains traits qui annoncent Polyeucte et qu'un chrétien dirige contre les dieux du paganisme,

Ces Phébus, ces Mars et ces Hercules, Du véritable Dieu fautôuies ridicules, Eux qui ne sont que bois, que pierre et que métal... Dont l'histoire, fertile en dangereux exemples, Autorise le crime et le met daus les temples».

Si l'on met à part (car on ne parle ici que des pièces chré- tiennes) ]eSaûlde du Rjer (1639) et d'autres pièces bibliques, postérité lointaine des Juives du vieux Garnier, on ne trou- vera guère à citer avant Polycude que le Martyre de saint Eustache (1639), de Balthazar Baro, ancien secrétaire de l'au- teur de VA>trée. Victorieux des ennemis, et invité à remercier les dieux, Eustache s'écrie ;

Je ne connais qu'un Dieu, qui, chargé de nos crimes, Pour contenter son père et fléchir son courroux Sur l'autel de la croix s'est immolé pour nous... Je suis chrétien. . .

Une scène presque cornélienne, sinon par le style, dû moins par le fond des idées, c'est celle où Eustache et sa femme Théopiste, condamnée comme lui au martyre, se séparent en se donnant rendez-vous dans le ciel:

��1. Dictionnaire portatif des théâtres. — Parfaict, Histoire du théâtre français.

2. M. Bizos, Étude sur la vie et les œuvres de Jean de Mairet.

3. Voye» Polyeucte, 11, 6 ; V. 3.

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