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Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/470

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106 POLYEUCTE

Qu'aux dépens d'un beau feu vous me rendez heureux,

Et que vous êtes doux à mon cœur amoureux !

Plus je vois mes défauts et plus je vous conlemple, 62'1

Plus j'admire...

��SCENE V.

POLYEUCTE, PAULINE, NÉARQUE, STRATONICE, CLÉON.

��CLEON.

Seigneur, Félix vous mande au temple; La victime est choisie, et le peuple à genoux, Et pour sacrifier on n'attend plus que vous.

POLYEUCTE

Va, nous allons te suivre. Y venez-vous, Madame?

PAULINE.

Sévère craint ma vue, elle irrite sa flamme; 630

Je lui tiendrai parole, et ne veux plus le voir. Adieu : vous l'y verrez; pensez à son pouvoir, Et ressouvenez-vous que sa faveur est grande.

POLYEUCTE.

Allez, tout son crédit n'a rien que j'appréhende;

Et, comme je connais sa générosité, 635

Nous ne nous combattrons que de civilité.

��623. On peut accorder ici à Voltaire que les dépens d'un beau feu sont du langage romanesque.

eiO. Comme au v. 544, irriter a ici le sens d'accroître, exciter, aviver.

Jo fais plus maintenant ; je presse, sollicite :

Je commande, menace et rien ne vous irrite. {Rodogune, 1320.)

636. Civilité n'est plus usité dans le style le plus élevé. M. Marty-Laveaux remarque que ce mot étonne en pareille occurrence, mais en cite d'assez nom- breux exemples empruntés aux tragédies de Corneille. Nous y ajouterons le» deux exemples suivants pris dans Nicomède :

Et vers moi tont l'effort de son autorité N'agit que par prière et par civilité, (i. 2.) Mais enfin elle est reine, et cette dignité iSemblc exiger de noas quelque civilité. (I, 4.)

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