Aller au contenu

Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/492

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

12S POLYEUCTE

FÉLIX.

Et notre Polyeucte a vu trancher sa vie?

ALBIN.

n l'a vu, mais, hélas ! avec un œil d'envie.

il brûle de le suivre, au lieu de reculer ;

Et son cœur s'affermit, au lieu de s'ébranler. 900

PAULINE.

Je vous le disais bien. Encore un coup, mon père, Si jamais mon respect a pu vous satisfaire, Si vous l'avez prisé, si vous l'avez chéri...

FÉLIX.

Vous aimez trop, Pauline, un indigne mari.

PAULINE.

Je l'ai de votre main : mon amour est sans crime; 965

Il est de votre choix la glorieuse estime ; Etj"ai, pour l'accepter, éteint le plus beau feu Qui d'une âme bien née ait mérité l'aveu.

Au nom de cette aveugle et prompte obéissance Que j'ai toujours rendue aux lois de la naissance, 970

Si vous avez pu tout sur moi, sur mon amour. Que je puisse sur vous quelque chose à mon tour ! Par ce juste pouvoir à présent trop à craindre. Par ces beaux sentiments qu'il m'a fallu contraindre, Ne m'ûtez pas vos dons ; ils sont chers à mes yeux, 973

Et m'ont assez coûté pour m'être précieux.

961. Sur la locution encore un coup, voyez la note du t. 403.

963. Priser, estimer : encore un de ces mots dont l'énergie primitive s'est affaiblie et dont l'usage est devenu plus rare.

Cequepme nn bon père est 'prisé de son fils. (Rotbou Antigone, rr, 6),

965. « Je l'ai de votre main est admirable. » (Voltaire. )

967. Yar. Et j'ai, ponr l'accepter, éteint les pins beaux feux

Qm, d'une âme bien née aient mérité les vœux. (t643-1656.)

•70. Oh ! honte pour César, qu'avec tant de puissance, Tant de soins de vous rendre entière obéissance, II n'ait pu toutefois en ces événements Obéir au premier de vos commandements. (Pompée, 1778.)

975. « Il ne parait guère convenable que Pauline demande la grâce de son mari, au nom de l'amour qu'elle a eu pour un autre que son mari. » (Voltaire.) — « Ce n'esl pas au nom de l'amour qu'elle a eu pour Sévère avant qu'elle connût ou qu'elle put connaître Polyeucte ; c'est

An nom de cette aveugle et prompte obëissance

qui l'a toujours soutGise aux voloatés de soc père , c'est aa aom du McriQct qu'elle a fait it son devoir, » (Paluioti^

�� �