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ACTE IV, SCÈNE Ht U3

El leur plus haut éclat fait tant de mécontents,

Que peu de vos Césars en ont joui longtemps. H90

ÏBÏ de l'ambition, mais plus noble et plus belle; Cette grandeur périt, j'en veux une immortelle, Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin, Au-dessus de l'envie, au-dessus du destin. Est-ce trop l'acheter que d'une triste vie 1195

Qui tantôt, qui soudain me peut être ravie, Qui ne me fait jouir que d'un instant qui fuit, Et ne peut m'assurer de celui qui le suit?

PAULINE.

Voilà de vos chrétiens les ridicules songes ;

Voilà jusqu'à quel point vous charment leurs mensonges: 1200

Tout votre sang est peu pour un bonheur si doux !

Mais, pour en disposer, ce sang est-il à vous?

Vous n'avez pas la vie ainsi qu'un héritage ;

Le jour qui vous la donne en même temps l'engage;

Vous la devez au prince, au public, à l'État. 1205

POLYEUCTE.

Je la voudrais pour eux perdre dans un combat; Je sais quel en est l'heur, et quelle en est la gloire. Des aïeux de Décie on vante la mémoire ;

« Autrefois, le mot trône désignait, soit simplement le siège royal et, dans c«  cas, on disait : sur te trône; soit toute la construction fermée plus ou moins par des balustrcs ou par tonte autre clôture et contenant le siège; ce second sens, qui explique très bien l'emploi des prépositions dans, en, hors de, est beaucoup plus fréquent que l'autre, non pas seulement chez Corneille, mais, en général, chez les écrivains de son temps. » (M. MiRiy-LAVEAux.)

1192. Périt, est périssable.

1195. D'une vie, par une vie; voyez la note du v. 54.

1196. Tantôt, bientôt; aui v. 809 et 935, tantôt s'appliquait au contraire au passé.

1197. La vie anx plus henreux passe comms nn moment. (RoTRon, Crisante, n, 3.) C'est à peu près la réponse que l'Adrien du même poète fait à Flavje t

César m'aban'tonnant. Christ est mon issmance : C'est l'espoir fies mortels dépouillés d'espérance.

— 11 vous peut même oter vos biens si précieux.

— J'en serai pins léger pour monter dans les eieux. {Saint Geneit, U 6.

1198. Chaque jour est nn bien que du ciel je reçoi; Je jouis aujourd'hui de celui qu'il me donne.

Il n'appartient pas plus aux jeunes gens qu'à moi,

Et celui de demain n'appartient à personne. (Maucroix.)

1199. u C'est ici que le mot de ridicule est bien placé dans la bouche de Pau- line. Les termes les plus bas, employés à propos, s'ennoblissent. » (Voltaibb.)

1200. Charmer n'est-il pas ici pris au propre, dans le sens, commun cfae» es tragiques, d'égarer par quelque mystérieux sortilège ?

1203. Comme la plupart des héroïnes de Corneille, Pauline est femme de tête, elle sait raisonner avec rigueur.

1207. Sur heur, voyez la note du v. 99.

1203. Allusion au dévouement des deus DéciuB, qui passaient pour les aient de l'empereur.

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