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Ont déjà reconnu des frères, des germains, Dont l'âpre déplaisir leur a laissé paraître Une soif d"immoler leur lyran à leur maître : 1170
Ils ont donné parole, et peuvent, mieux que nous, Dans les flancs de César porter les premiers coupS: Son faux art de clémence, ou plutôt sa folie, Qui pense gagner Rome en flattant Cornélie, Leur donnera sans doute un assez libre accès 1175
Pour de ce grand dessein assurer le succès. Mais voici Cléopâtre : agissez avec feinte. Seigneur, et ne montrez que faiblesse et que crainte. Nous allons vous quitter, comme objets odieux Dont l'aspect importun offenserait ses yeux, 1180
PTOLOMÉE.
Allez, je vous rejoins.
��SCENE II. PTOLOMÉE, GLÉOPATllE, ACHORÉÉ, CHARMION.
CLÉO PATRE.
Tai vu César, mon frère, Et de tout mon pouvoir combattu sa colère.
PTOLOMÉE.
Vous êtes généreuse ; et j'avais attendu
Cet office de sœur que vous m'avez rendu .
Mais cet illustre amant vous a bientôt quittée, 1185
1168. Des germains, des parents, et, en général, de proches parents, des frères :
Et pais qu'après cela je flatte l'inhaniain
Qui ne vient que d'ôter la vie à mon germain ! (Tristan, Mariamne, H, 1.)
Germain est rarement substantif, sauf dans le lanfi^age de la jurisprudence; on a dit longtemps frère germain aussi bien que coiisin germain.
1169. Apre c/epZrtWîV semble une alliance de mois étrange, mais c'est qu'au- jourd'hui, déplaisir a beaucoup perdu de sa force, tandis que le mot âpre en a plutôt gagné. Voyez le v. 1463.
1176. Ces constructions hardies, où la préposition est séparée par plusieurs mots de l'infinitif qu'elle régit, étaient condamnées par Vaugelas. Corneille les emploie pourtant sans scrupule :
Mais j)Our en quelque sorte obéir à vos lois... (Don Sanche, I, 3.) Malgré de ses rigauns l'impérieuse loi... {Andromède, 1481.)
Dans son Lexique, M. Godefroy cite de nombreux exemples de tournures sem- blables même en prose.
1185. «Est-ce de l'ironie? parle-t-il sérieusement? » (Voltaire) « La scène
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