Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/107

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SUR DON SANGIIE D'ARAfîON

Je l'ai fait votre égal ; et quoiqu'on s'en mutine,

Sachez qu'à plus encor ma faveur le destine.

Je veux qu'aujourd'hui même il puisse plus que moi :

J'en ai fait un nianjuis, je veux qu'il fasse ua roi.

S'il a tant de valeur que vous-même le dites,

11 sait quelle est la vôtre, et connaît vos mérites,

Et jugera de vous avec plus de raison

Que moi, qui n'en connais que la race et le nom.

.Mai'quis, prenez ma bague, et la donnez pour marque

Au plus digue des trois, que j'en fasse un monarque.

Je vous laisse y penser tout ce reste du jour.

Rivaux, ambitieux, faites-lui voire cour : Qui me rapportera l'anneau que je lui donne Recevra sur-le-champ ma main et ma couronne.

Allons, Reines, allons, et laissons-les juger De quel côté l'amour avait su m'engager.

��SCENE IV D. MANRIQUE, D. LUPE, D. ALVAR, CARLOS

��Eli bien! seigueur marquis, nous direz-vous, de grâce, Ce que. pour vous gagner, il est besoin qu'on fasse? Vous êtes notre juge, il faut vous adoucir.

��Vous y pourriez peut-être assez mal réussir. Quittez ces contretemps de froide raillerie.

I). .MANRIQCK.

11 n'eu est pas saison, quand il faut qu'on vous prie.

��Ne raillons, ni pi'ions, et demeurons amis. Je sais ce que la Reine en mes mains a remis; J'en userai fort bien : vous n'avez rien à craindre; Et pas un de vous trois n'aura lieu de se plaindre.

Je n'entreprendrai point de juger entre vous Qui mérite le mieux le nom de son époux ; Je serais téméraire, et m'en sens incapable, Et peut-être quelqu'un m'en tiendrait récusable. Je m'en récuse donc, afin de vous donner Un juge que sans honte on ne peut soupçonner; Ce sera votre épée, et votre bras lui-même ,

Comtes, de cet anneau dépend le diadème : Il vaut bien un combat; vous avez tous du cœur ; Et je le garde,..

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