102 ÉTUDÏ
��D. ISABELLE.
Il eu est eu vos maius des préseuts assez doux, Qui purgeraieut vos uoms de toute iugratitude, Et mou dme pour lui de toute iuquiétude ; 11 eu est dout saus honte il serait possesseur: Eu un mot, vous avuz l'un et l'autre uue sœur; Et je veux que le roi qu"il me plaira de faire, Eu recevant ma maiu, le fasse sou beau-frère ; Et que par cet hymeu son destin affermi Ne pufsse en mou époux trouver sou ennemi.
Ce n'est pas, après tout, que j'en craigue la haiuc ; Je sais qu'eu cet Etat je serai toujours reine, Et qu'un tel roi jamais, quel que soit sou projet. Ne sera sous ce nom que mou premier sujet; .Mais je ne me plais pas à contraindre personne. Et moius que tous un cœur à qui le mieu se donne. Répondez doue tous deux : n'y consentez-vous pas ?
D. M.\NRIQUE.
Oui. Madame, aux plus longs et plus cruels trépas, Plutôt qu"à voir jamais de pareils hyméuées Ternir en ce moment l'éidat de mille années. Ne cherchez point par là cette union d'esprits: Votre sceptre. Madame, est trop cher à ce prix ; Et jamais...
D. ISABELLE.
Ainsi donc vous me faites connaître Que ce que je l'ai fait il est digue de l'être, Que je puis suppléer l'obscurité du sang ?
D. MANRIQUE.
Oui, bien pour l'élever jusques à notre raug. Jamais un souverain ne doit compte à personne Des dignités qu'il fait, et des grandeurs qu'il donne : S'il est d'un sort iudigue ou Fauteur ou l'appui. Comme il le fait lui seul, la honte est toute à lui. Mais disposer d'un sang que j'ai reçu sans tache ! Avant que le souiller il faut qu'on me l'arrache ; J'en dois compte aux aïeux dont il est hérité, A toute leur famille, à la postérité.
D. ISABELLE.
Et moi. Manriqiie. et moi, qui n'en dois aucun compte.
J'en disposerai seule, et j'en aurai la honte.
Mais quelle extravagance a pu vous figurer
Que je me donne à vous pour vous déshonorer.
Que mon sceptre eu vos mains porto quelque infamie?
Si je suis jusque-là de moi-même ennemie ,
En quelle qualité, de sujet, ou d'amant,
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