Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/195

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INTRODUCTION 18:}

iluiuiàl un tic ces petits divertissements qui lui avaient acquis (|uelquû répulalion, àt dont il régalait les provinces. Ce com- pliment t'ai si agréablement tourné et si favorablement reçu, que toute la cour y applaudit, et encore plus à la petite co- médie, qui fut celle du Docteur amoureux'-. »

Ce Bocteur amoureux n'est point, comme le croit lîean- champs -, la comédie en cinq actes de Le Vert, représenléc en 1637, imprimée en 1638, mais une comédie ou plutôt une farce en un acte de Molière, assez agréable puisque Boileau en regrettait la perle ^. On aura remarqué combien Molière se fait petit devant les « grands comédiens » de l'Hôtel de Bourgogne. C'est que ces rivaux i-edoulables étaient là, et qu'en cette période de début ii fallait conquérir au moins leur neutralité. Pour la plupart Molière n'était encore qu'im inconnu, et, peu de temps auparavant , Tallemant écrivait de lui avec dédain : « Un garçon nommé Molière fait des pièces où ii y a de l'esprit; ce n'est pas un merveilleux acteur, si ce n'est pour le ridicule. »

En iGol '*, ce sont les mêmes comédiens du roi qui, croit- on, avaient joué Nicoinêde d'original. Pourquoi Molière, qui les loue si humblement en 16o8, les raille-t-il avec tant de sans-façon en 1663, dans VImprn))iplu de Vcrsa'Ul'.'s? Ce n'est pas seulement cjne le succès croissant de ses pièces et de sa troupe le dispensait des formules d'un respect désormais inu- tile; c'est aussi et surtout que deux systèmes de déclamation dramatique étaient en présence. Épris de la vérité dans la diction comme dans la peinture delà vie, Molière ne pardon- nait point aux comédiens de l'Hôtel de Bourgogne la solen- nité emphatique de leur débit, qui contrastait, d'ailleurs, avec la simplicité presque nue de la mise en scène, ainsi réglée au xvii*= siècle : « Nicomède. — Le théâtre est un palais à volonté. Une bague pour le cinquième acte. » En ce drame, où la pointe de l'ironie doit être si finement touchée, l'énorme Montfleury prêtait à Prusias sa voix puissante et ses gestes peu mesurés. Molière le rappelle à la discrétion et au bon gofd : « Là-dessus, le comédien aurait récité, par exemple, ({uelques vers du roi, de Nicomède :

1. Notice (ie La Grange et de Viriot en tête de la première édition coniiili'[(> de Molière, \68i. '

i. Recherches sur /es thëàircs.

3. Montfhesnay, Bolxana.

4. Et non en lGo2, comme le veulent les' frères Parlaict : l'achevé d'imprimer observe M. Marty-Laveaux, est du 20 novembre 1058.

5. Journal du Théâtre-François, t. II.

6. Manuscrit Mahelot cité parDcspois dans son Théiitre fran/;nis sous Louis X IV

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