SUR THEODORE 9
Au pouvoir do son frère, au courroux des Césars, Et pour uu vain cITort courir mille hasards. La coudaumer, d'ailleurs, c'est faire uu parricide. C'est de ma propre main assassiner Placide, C'est lui porter au cœur d'inévitables coups.
PAULIN.
Placide donc, Seiiiueur, osera plus ((ue vous. Marcelle a fait armer l^ycante et sa cohorte; .Alais sur elle el sur eux il va foudre à main forte, Résolu de forcer pour cet objet charmant Jusqu'à votre palais et votre apparti-ment. Prévenez ce désordre, et jugez quel carnage Produit le désespoir cpii s'ojipose à la rage. Et combien des deux parts l'amour et la fureur Etaleront ici de spectacles d'horreur.
VAt.KNS.
N'impru'te! laissons faire et Marcelle et Placide :
Que l'amour eu furie ou la haine en décide;
(Jiie Théodore en meure ou ue périsse pas,
J'aurai lieu d'excuser sa vie ou son trépas.
S'il la sauve, peut-être ou trouvera dans Rumo
Plus de coeur que de crime k l'ardeur d'un jeune homme.
Je l'eu désavouerai, j'irai l'en accuser.
Les pousser par ma plainte à le favoriser,
A plaindre son malheur en blâmant son audace :
César même pour lui me demandera grâce ;
Et cette illusion de ma sévérité
Augmentera ma gloire et mou autorité.
PAULIN.
Et s'il ue peut sauver cet objet qu'il adore? Si Marcelle à ses yeux fait périr Théodore?
VALENS.
Marcelle aura sans moi commis cet attentat :
J'en saurai près de lui faire uu crime d'Etat,
A ses ressentiments égaler ma colère.
Lui promettre vengeance et trancher du sévère,
Et, n'ayant poiut de part dans cet événement.
L'en consoler eu père uu peu plus aisément.
Mes soins avec le temps pourront tarir ses larmes.
PAULIN.
Seigneur, d'un mal si grand c'est prendre peu d'alarmes.
Les calculs de ce fonctionnaire timoré, qui se croit uu profond diplomate, seraient odieux, s'ils n'étaient risibles. 11 faut que Va- leus descende bien bas pour que Paulin se départe de la réserve traditionnelle des confidents et inflige à son maître cette leçon méritée. Ce même Paulin, qui a sou franc parler, lui avait déjà
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