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Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/30

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18 ÉTUDE

rcvclé que Pulchérie est sa sœur. 11 sait tout, mais veut luiraitrc uc rien savoir.

Acte IL — Las de garder uq secret qui lui pèse, Héraelius presse Léoiitiue, qui l'a sauvé jadis, de lui permettre d'agir et de venger son père mort; mais Léoutiae calme son impatience. Contre l'usur- pateur c'est le fds de l'usurpateur même qu'elle veut armer. Ce fils est Marfian : il s'est cru jusqu'à présent le fils de Léontine; par suite d'une méprise, il va se croire le fils de Maurice assassiné, et pour punir le meurtrier d'un père qui n'est pas le sien, il tuera Phocas, son vrai père. Pourtant, il hésite et se défie, surtout se désespère de perdre Pulcliérie, qu'il aime.

Acte ni. — ^lartian et Pulchérie, qui, grâce à ces fausses révéla- tions, se croient frère et sœur, ne se résignent qu'avec peine au sacrifice de leur amour. Du moins ils sont digues l'un de l'autre dans la scène où ils tiennent tête à Phocas. Averti par Exupère, le tyran croit tenir en sa possession le fils avec la fille de Maurice. A ses menaces ils répondent par des menaces. Mais Exupère n'a semblé les trahir que pour mieux perdre Phocas qu'il hait, et les mesures qu'il lui fait prendre rendent cette perte inévitable.

Acte IV. — A son tour, Héraelius se déclare : lui seul est le vrai fils de Maurice ; Martiau, qui croit l'être à toi"t, n'est que le fils de Phocas. Mais Martian dispute à Héraelius cette gloire péril- leuse. Qui des deux croire? Troublé jusqu'au fond de l'âme, Pho- cas supplie Léontine d'éclaircir ce mystère ; elle s'y refuse, et jouit de la cruelle anxiété du tyran, à qui elle se dévoile enfin tout entière.

Acte V. — L'incertitude de Phocas se prolonge, et la même ému- lation de générosité réimit Héraelius. Martian, Pulchérie, jusqu'au moment où Phocas tombe sous le poignard d'Exupère. Tout se révèle, dès lors, et rien n'empêchera Héraelius de faire asseoir sur le trône celle qu'il aime, comme de donner sa sœur ^'ulchérie à Martian, vite consolé.

Ce qui est remarquable dans une pièce de ce genre, c'est qu'une fois le point de départ accepté, nous sommes pris dans une sorte d'engrenage qui ne nous lâche plus désormais ; c'est qu'aux situa- tions tragiques succèdent des situations plus tragiques encore ; c'est que le drame tout entier est un large crescendo de terreur et de pitié. Ce qui ne l'est pas moins, c'est que tous ces caractères nous intéi'esseut à quelque degré. 11 n'en est pas qui soit inutile, il n'en est pas qui, par un côté, ne soit dramatique et humain. Nous sommes bien loin, ou le voit, de l'opiuiou si dédaigneuse

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