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Page:Corneille Théâtre Hémon tome4.djvu/47

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SUIl liliRACLlUS

��Si ce billet fut vrai, Seigneur, il ne Ve-^t plus :

J'étais Léonce alors, et j'ai cessé de l'être

Quaud Maurice immolé n'eu a pu rien connaître.

S'il laissa par écrit ce qu'il avait pu voir.

Ce qui suivit sa mort fut hors de son pouvoir.

Vous portâtes soudain la guerre dans la Perse,

Où vous eûtes trois ans la fortune diverse;

Cependant Léoutiue, étant dans le château

Reme de nos destins et de notre berceau,

Pour me rendre le rang qu'occupait votre race.

Prit Martian pour elle et me mit à sa place.

Ce zèle en ma faveur lui succéda si bien.

Que vous-même au retour vous n'en coniuites rien ;

Et ces informes traits qu'à six mois a l'enfance

Ayant mis entre nous fort peu de différence,

Le faible souvenir eu trois ans s'en perdit :

Vous prîtes aisément ce qu'elle vous rendit.

Nous vécûmes tous deux sous le nom l'un de l'autre

Il passa pour son hls, je passai pour le vôtre;

Et je ne jugeais pas ce chemin criminel

Pour remonter sans peine au trône paternel.

Mais voyant cette erreur fatale à cette vie

Sans qui déjà la mienne aurait été ravie,

Je me croirais. Seigneur, coupa])le inhuimeut

Si je souffrais encore un tel aveuglement.

Je viens reprendre un nom qui seul a fait son crime.

Conservez votre haiue et chaugrz de victime.

Je ne demande rien que ce qui m'est promis :

Perdez Héraclius, et sauvez votre hls.

��Admire de quel fils le Ciel t'a fait le père, Admire quel effort sa vertu vient de faire. Tyran ; et ne prends pas pour une vérité Ce qu'invente pour moi sa générosité.

(.1 IIc)-aclius.) C'est trop. Prince, c'est trop pour ce petit service Dont honora mou bras ma fortune propice : Je vous sauvai la vie et ne la pei'tlis pas ; Et pour moi vous cherchez un assuré trépas! Ah ! si vous m'en devez quelque reconnaissance. Prince, ne m'ôtez pas l'honneur de ma naissance; Avoir tant de pitié d'un sort si glorieux, De crainte d'être ingrat, c'est ni'être injiuneux.

��En quel trouble me jette une telle dispute!

A quels nouveaux malheurs m'expose-t-elle en butte I

Lequel croire, Exupére, et lequel démentir?

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