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36 ÉTUDE

Toni])é-je daus l'erreur, ou si j'en vais sortir ?... Que de pcnsers divers! que de soucis Hottauts!

EXUPÈRE.

Je vous eu tirerai, Seigneur, dans peu de temps '.

rnocAS. Dis-moi, tout est-il prêt pour ce juste supplice?

EXCPÈRE.

Oui, si nous connaissons le vrai fils de Maurice.

nÉRACLIUS.

Pouvez-vous en douter après ce que j'ai dit?

MARTI AN.

Dounez-vous à l'erreur eucor quelque crédit?

HÉRACLius, à Martian.

Ami. reuds-moi mou nom : la faveur n'est pas grande ; Ce n'est que pour mourir que je te L' demande.

iN'ous sommes touchés assurément par le combat de générosité qui s'engage entre le vrai et le faux Héraclius; mais il nous semble que nous us sommes guère moins touchés par la terrible anxiété à laciuelle Phocas est eu proie. Que tous les personnages du drame aient toujours présents à l'esprit les crimes passés du tyran, nous le comprenons à merveille : car ils en sont tous, à des degrés divers, les victimes. Mais nous, spectateurs ou lecteurs, nous voyous sur- tout en lui un père dont le cœur est cruellement déchiié. Nous qui n'avons pas notre revanche à prendre, nous sommes tentés de le plaindre en le voyant haï par celui qu'il a comblé de ses bontés (car ce tyran parait être un bon père) et eu qui vivait son unique espérance. Ses plaintes ne nous laissent pas iudiii'éreuts, car on y sent un accent sincère :

Hélas ! je ne puis voir qui des deux est mou fils : Et je vois que tous deux ils sont mes ennemis. Eu ce piteux état quel conseil dois-je suivre ? J'ai craint un ennemi, mon bonheur me le livre; Je sais que de mes mains il ne peut se sauver, Je sais que je le vois, et ne puis le trouver. La nature tremblante, incertaine, étonnée,

1. Ce vers si simple doit produire un effet tragique si l'on songe qne Pl-ocas tombera bientôt sous le poignard d'Exupère.

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