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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

laissé aller à une honteuse cupidité : l’égoïsme et la lâcheté sont toujours des préjugés fâcheux.

Je terminerai cette requête en exposant les motifs qui me font demander la mise en jugement de plusieurs officiers de l’expédition du Sénégal, en 1816, et de l’ex-ministre vicomte Dubouchage.

  • 1°. Du capitaine de frégate commandant l’expédition, pour avoir abandonné, le 21 ou le 22 juin 1816, la flûte la Loire et le brick l’Argus, faisant partie de cette expédition. ( Art. 36 et 41 du titre 2 de la loi du 22 août 1790.)
  • 2°. Du même capitaine et de l’officier de quart, pour avoir, le 23 juin 1816, abandonné inhumainement un mousse, âgé d’environ 15 ans, qui tomba à la mer et à qui on lança la bouée de sauvetage sur laquelle il dut se placer, puisqu’il nageait fort bien.

Attendu :

  • 1°. Qu’ils n’ont pas fait manœuvrer avec assez de promptitude pour arrêter totalement la marche du navire ;
  • 2°. Qu’ils n’ont envoyé à la mer qu’un canot de six avirons dans lequel il n’y avait que trois hommes ;
  • 3°. Qu’ils ont continué à faire route avant d’avoir retrouvé la bouée de sauvetage, ce qui ne se fait jamais dans la marine.
  • . De l’officier qui commandait l’embarcation qui fut à Sainte-Croix de Ténériffe le 30 juin, pour