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NAUFRAGE DE LA MÉDUSE.

semens français sur la côte occidentale de l’Afrique

savoir :

1°. Pour être resté deux fois vingt-quatre heures en rade de Saint-Louis, sans avoir demandé à communiquer avec le gouverneur anglais, et pour ne pas l’avoir sommé, au nom de l’humanité, d’envoyer tous les navires de la colonie à la recherche du radeau ;

2°. Pour n’avoir pas voulu accepter l’offre qui lui a été faite par le gouverneur anglais, de mettre à sa disposition tous les navires de la ville de Saint-Louis, pour aller sur-le-champ à la recherche du radeau ;

3°. Pour avoir retardé le départ du brick l’Argus, de plus de deux jours, après lui avoir donné des ordres pour aller au secours des naufragés qui étaient sur la côte du désert de Sahara, et ensuite jusqu’à la frégate, pour s’assurer si les courans n’auraient pas porté le radeau vers elle ;

4°. Pour ne pas avoir fait sévir contre les coupables qui ont dilapidé les effets du gouvernement et ceux des malheureux naufragés, sauvés deux mois après la perte de la frégate ;

5°. Pour n’avoir pas fait poursuivre les assassins du cantinier, dit le Père la Méduse[1]. Ce malheureux était un des trois hommes qui restèrent cinquante-deux jours à bord de la frégate la Méduse, ce qui lui fit donner le surnom de Père la Méduse ;

  1. Trouvé mort à la porte du gouverneur et à deux pas du corps-de-garde.