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PROCÈS

que citait par les ordres et pour le compte du sieur Corréard que l’impression avait eu lieu, puisque c’est de la part de ce dernier qu’un sieur Maréchal lui avait remis le manuscrit de la brochure pour l’imprimer.

M. le président invite le témoin à ne pas sortir de l’audience, parce que la cour pourrait avoir à prendre quelques mesures contre lui, dans le cours des débats.

La veuve Jeunehomme déclare qu’elle a imprimé plusieurs brochures portant le nom et l’adresse du libraire Corréard, mais qu’elle ne l’a jamais considéré comme éditeur de ces brochures.

Le sieur Legros, ancien officier. — Je n’ai jamais reçu de Bousquet-Deschamps ni remis à Corréard le manuscrit de la brochure dont il s’agit ; si j’ai déclaré le contraire devant le juge d’instruction, c’est par pure complaisance Je n’avais pas alors prêté serment, puisqu’on m’avait appelé comme prévenu : mais aujourd’hui qu’en qualité de témoin j’ai prêté serment à la justice, je crois devoir déclarer la vérité.

Il est fâcheux, dit M. le président, qu’on n’ait produit aux débats que des témoins qui rétractent leurs premières déclarations.

M. l’avocat-général Jaubert. « Messieurs, ce n’est pas sans un sentiment pénible que nous venons porter pour la seconde fois la parole contre un auteur bien jeune encore, et qui a déjà subi une première condamnation : mais comme vous, Messieurs, nous remplirons notre ministère sans haine et sans crainte. »

Après cet exorde, le ministère public donne lec-