Page:Correspondance inédite (1870-1875) d'Arthur Rimbaud, 1929.djvu/24

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À cet égard, et ceci est, je crois, maintenant définitivement établi, sans contradiction possible, toute sa vie n’a jamais été qu’un refus sans recours, refus de se soumettre à toute loi divine ou humaine.

Un trou de huit années…

Enfin voici, pour clore la série des documents, l’étrange lettre de Germain Nouveau, expédiée d’Alger le 12 décembre 1893 à destination d’Aden, d’où Rimbaud à jamais estropié venait de partir pour la dernière fois.

Et l’appel de G. Nouveau suivit en vain la trace du moribond halluciné.

D’Aden à Marseille, de Marseille à Paris, de Paris à Roches et de Roches à Marseille. Trop tard. C’était la course au cadavre.

Rimbaud, depuis bien longtemps, avait quitté Paris.

Et « l’homme aux semelles de vent » avait erré à travers le monde, à la recherche de l’Enfer sur la terre. Les seuls lieux qui le retinrent furent les grèves de la mer Rouge.

Et partout le goût du malheur a suivi Rimbaud. Partout il a cherché la fournaise, le climat mortel, le labeur qui exténue et les souffrances, et le soleil tueur, ah ! le soleil de la mort qui lui feraient