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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/352

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NOUVELLES LITTÉRAIRES

Laissez ses marbres à l’Attique,
Ses hardis tombeaux à l’Afrique,
Et leurs colonnes aux Romains :
La France, en grands hommes féconde,
Pour peindre les Bourbons au monde
N’a pas moins de savantes mains.

J’entends sous le sceau de l’histoire
Gémir des métaux précieux[1],
Fastes mobiles de leur gloire
Que le zèle poste en tous lieux.
Par un ingénieux emblème
Ils nous tracent dans nos jeux même[2]
leurs bienfaits et leurs exploits.
Peuple heureux, ils semblent te dire :
Ces plaisirs que le calme inspire,
C’est à ces dieux que tu les dois.

Ces bords où leur grandeur réside
M’offrent partout leurs traits chéris ;
Un tendre mouvement me guide
Aux pieds du dernier des Henris.
bronze sacré que j’embrasse[3],
Oui, les cœurs marquèrent ta place
Sur ce passage renommé :
C’est là que la reconnaissance
Dut pour la gloire de la France
T’offrir à l’univers charmé.

Quels transports d’amour et de joie
Fait naître ce nouveau Titus !
Son front où son cœur se déploie
Retrace toutes les vertus.
Applaudis à ta destinée.
Admire, ô Seine fortunée,
De quel poids ton sein est chargé ;
Ce joug dont ton onde s’étonne
Sous le héros qui le couronne
En arc de triomphe est changé.

Sous l’héritier de son tonnerre[4],
L’œil plein de feu, les crins épars,
Un coursier respirant la guerre
Vole fièrement aux hasards.

  1. Les médailles.
  2. Les jetons.
  3. Statue de Henri IV.
  4. Louis XIII