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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/353

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

Des ministres brillant modèle,
Armand, ce tribut de ton zèle[1]
Fit voir la gloire en tout son Jour.
Ange protecteur de la France,
Tu fus l’âme de sa puissance
Et l’organe de son amour.

Les arts prennent un vol sublime.
À l’aspect du plus grand des rois[2]
Tout se réveille, tout s’anime
Pour éterniser ses exploits.
Là, dans le tumulte des armes,
Il vole, il sème les alarmes,
De ses guerriers guidant les coups ;[3]
Ici, sur un pompeux trophée,
Il foule la Ligue étouffée[4]
Et voit l’Europe à ses genoux.

De nos cités, reine orgueilleuse,
Ce n’est pas dans tes seuls remparts
Qu’une tendresse industrieuse
Le reproduit à nos regards.
Partout l’airain le multiplie ;
Du héros vivant il publie
Les triomphes et les vertus.
monument plus noble encore.
Ton zèle, nouvel Épidaure[5],
T’élève quand ton roi n’est plus.

Ô toi, son fils dont la puissance
N’éclate que par des bienfaits,
Louis, dans leur impatience
Entends les vœux de tes sujets.
De notre père, auguste image,
toi qu’un solennel hommage
Consacra bien moins que nos cœurs,
Ah ! cesse de te faire attendre !
Français, sur un objet si tendre
Quand pourrons-nous jeter des fleurs ?

  1. La statue qui est à la place Royale fut élevée aux frais du cardinal de Richelieu.
  2. Louis XIV.
  3. Place Vendôme.
  4. Place des Victoires.
  5. À Montpellier, on lisait cette inscription sur le piédestal la statue équestre de Louis le Grand : Ludovico Magno comitia Occitaniæ viro vovere, sublato in oculis posuere.