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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/456

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NOUVELLES LITTÉRAIRES

ÉPIGRAMME SUR LES TRAGÉDIES DE Caliste ET DE Cléopâtre.

Quand on a vu Caliste et Cléopâtre,
Ne doit-on pas croire que les auteurs
Sont devenus, dès lors, des souteneurs,
Puisqu’aux putains ils livrent le théâtre ?


AUTRE ÉPIGRAMME
DE PIRON

Sur la suppression des feuilles de Fréron et de l’abbé de La Porte dans lesquelles on critiquait les ouvrages nouveaux.[1].

Fréron n’est plus, ni La Porte, j’enrage !
Dit l’autre jour un sous-fermier joufflu ;
Sur leur visa, je parlais d’un ouvrage,
Et j’opinais comme ils avaient conclu ;
Mais à cette heure, à moins d’avoir tout lu,
Il faut plier sous le moindre adversaire ;
Et faute d’eux, lorsque l’ouvrage a plu,
Comme un benêt, l’admirer et me taire.

— On vient de réimprimer le Cousin de Mahomet[2], roman qui n’a d’autre mérite que d’être gai.

— Nous manquions d’un petit dictionnaire portatif où se trouvât l’explication des mots de sciences, d’arts, et autres qui ne sont pas d’un usage ordinaire. L’abbé Prévost vient de nous le donner, et nous l’a donné bon[3]. M. Cottereau, curé de village, vient de nous donner un recueil de mauvaises poésies[4]. Les Souhaits pour le roi[5], qui avaient été sifflés il y a cinq ans à la Comédie, et qui le méritaient, viennent d’être imprimés.

— Il paraît un ouvrage important sur la connaissance de la

  1. Les Lettres de la comtesse de ***, que rédigeait Fréron, avaient été supprimées en janvier 1746.
  2. Par Fromaget. La première édition est de 1742.
  3. Manuel lexique, ou Dictionnaire portatif des mots français dont la signification n’est pas familière à tout le monde, tiré de M. Th. Dyche. Paris, Didot, 1750-1755, 2 vol.  in-8.
  4. Paris, 1750, in-12. Publiées par les soins de Cottereau neveu.
  5. Par Dubois et Valois d’Orville. Représentés en 1745 et imprimés en 1750, in-12.