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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/457

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

médecine des chevaux, par M. Bourgelat, chef de l’Académie de Lyon[1]. Je n’ai point lu ce livre, mais les connaisseurs en disent beaucoup de bien.

— Je suppose que vous aurez reçu une ordonnance du roi sur les maniements des armes de l’infanterie française et étrangère.


LXXII

22 juin 1750.

On a remis au théâtre de l’Opéra, mardi, 16 de ce mois, les Fêtes vénitiennes[2]. Les paroles de ce ballet, qui sont de Danchet, sont charmantes, et la musique, qui est de Campra, est pleine de génie. C’est un des trois ou quatre ouvrages de ce genre qui ont parmi nous le plus de célébrité. Mlle Fel, qui est incommodée, n’y a pas joué ; en revanche, Mlle Chevalier a chanté d’une voix pesante un rôle léger, Mlle Coupée un rôle vif d’une voix paresseuse, et Mlle Romainville a chanté faux un rôle qui exigeait surtout de la précision. Le rôle de Jélyotte n’est rien. Chassé a rendu le sien médiocre, et le public n’a été content que de La Tour, qui est sifflé ordinairement. Il a fait un rôle de maître à chanter, et, comme il est pantomime et qu’il a de la voix, il l’a fait admirablement. Nos deux meilleurs danseurs après Dupré, Lyonnais et Vestris, ont dansé chacun un moment à visage découvert : le premier faisait pitié, et le second excitait l’admiration, de nos femmes surtout, d’une manière trop marquée.

— Il a pris fantaisie à Mme du Bocage, auteur d’une imitation du Paradis perdu et de la tragédie des Amazones, de s’aller faire voir à Londres. Elle y a fait une démarche qui lui donne ici un ridicule dont elle ne reviendra jamais. Il s’est fait peut-être dix mille copies des deux lettres que j’ai l’honneur de vous envoyer.

  1. Éléments d’hippiatrique, Lyon, 1750-1753, 3 vol.  in-8.
  2. Représentées pour la première fois le 17 juin 1710, et plusieurs fois reprises.