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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/474

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NOUVELLES LITTÉRAIRES

Tu dois être la plus heureuse
Comme la plus belle des fleurs.

Va, meurs sur le sein de Thémire ;
Qu’il soit ton trône et ton tombeau ;
Jaloux de ton sort, je n’aspire
Qu’au bonheur d’un trépas si beau.

Si quelque main a l’imprudence
De venir troubler ton repos,
Emporte avec toi ta défense,
Garde une épine à mes rivaux.

Tu verras plus d’un jour peut-être
L’asile où tu vas pénétrer ;
Un soupir te fera renaître
Si Thémire peut soupirer.

L’Amour aura soin de t’instruire
Du côté que tu dois pencher ;
Éclate à ses yeux sans leur nuire,
Pare son sein sans le cacher.

Qu’enfin elle rende les armes
Au dieu qui serra mes liens
Et qu’en voyant finir tes charmes
Elle apprenne à jouir des siens.

— On a recueilli, dans un assez gros volume, les pièces qui ont été jouées au Théâtre-Italien depuis trois ou quatre ans. Ce recueil renferme quelques comédies qui ont été goûtées, d’autres qui n’ont pas réussi, et deux qui n’étaient pas de nature à être jouées.


LXXV

10 août 1750.

Le lundi 27 du mois de juillet dernier, les Comédiens français donnèrent la première représentation d’une comédie en trois actes et en vers, de M. Bret, intitulée la Double Extravagance. En voici l’idée :

Deux amants, le père et le fils, veulent épouser la même