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Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/506

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NOUVELLES LITTÉRAIRES

Un vieux chanoine atrabilaire,
Des mains de son apothicaire,
Comme un des meilleurs restaurants,
Reçut un tendron de quinze ans.
Il en tâta, le pauvre hère,
Et n’en devint pas plus gaillard.
Le remède était salutaire,
S’il ne l’avait pas pris si tard.

Observations sur l’Esprit des lois, ou l’Art de lire ce livre, de l’entendre et d’en juger, par l’abbé de La Porte[1]. Cet écrivain a recueilli dans un petit volume ce qu’il avait répandu dans des ouvrages périodiques sur l’Esprit des lois. L’abbé de La Porte a assez de logique, de sagacité et de clarté pour critiquer un ouvrage ordinaire. Il me paraît qu’il manque de l’élévation et de connaissances nécessaires pour juger le président de Montesquieu. La critique que j’ai l’honneur de vous annoncer mérite pourtant quelque attention. L’auteur y met assez de bonne foi, ce qui n’est pas ordinaire ; mais il n’y met pas assez de philosophie, ce qui est pour le moins aussi commun.

— On vient d’imprimer Vanda, reine de Pologne[2], tragédie représentée six fois seulement en 1747. M. Linant, qui en est l’auteur et qui est mort depuis environ un an, écrivait correctement, pensait sagement, entendait passablement le théâtre ; mais il n’avait point de coloris, il pensait peu, et manquait de cette chaleur qui fait les poëtes. La tragédie que j’ai l’honneur de vous annoncer me paraît dire tout cela.

— Il y a trois ou quatre mois qu’il parut une brochure intitulée Lucina sine concubitu. C’était une plaisanterie dont le but était d’apprendre aux femmes à se passer des hommes dans la propagation du genre humain. On vient d’imprimer une brochure sous ce titre Concubitus sine Lucina, ou le Plaisir sans peine[3]. C’est l’ouvrage de quelqu’un qui est aussi zélé pour les hommes que le premier écrivain l’était pour les femmes.

M. de Buffon et ses molécules étaient l’objet du premier

  1. Amsterdam, 1751, in-8.
  2. Paris, 1751, in-12.
  3. Réimprimé par J. Assézat à la suite de Lucina sine concubitu. Cette facétie, attribuée à un Anglais inconnu, Richard Roë, aurait été non-seulement traduite, mais refaite par Meusnier de Querlon.